A la recherche du trusquin perdu

Qu'est-ce qu'un trusquin ? pour les fidèle une photo suivra !

En bois de hêtre, le trusquin Goldenberg teint à l’acajoutine et gavé à l’huile de lin, luit de toute sa patine face à cinq objets en métal : un compas à pointes sèches, deux réglettes graduées en acier, une vrille fine, deux équerres de menuisier, une petite et une autre de dimensions moyennes. La plus grande est formée par une lame en acier graduée et un contrefort à angle droit en aluminium. Le contrefort de la plus petite est en fonte recouvert de zinc.

Tous ces coutils à l’exception de la vrille, sont pour le menuisier des outils de traçage. Le compas permet outre le tracé de cercles et autres figures dérivées de reporter des distances égales sur la pièce à ouvrager. Inutile de s’attarder sur les équerres sauf à préciser que le contrefort est coupé à angle droit à une extrémité et s’arrête sur une butée à quarante-cinq degrés en croisant la lame graduée de traçage.

La composition est les usages du trusquin sont moins aisés à décrire. Trois pièces constituent le trusquin : un coulisseau d’une longueur de vingt-cinq centimètres de section carrée de deux centimètres ; Une pièce femelle, percée en son centre par une entaille carrée pour accueillir le coulisseau et sur le chan du contrefort le passage d’un taquet de blocage. Au traversé de l’entaille le coulisseau est armé d’une pointe en légère saillie. En ajustant la longueur du contrefort du coulisseau, le menuisier peut ainsi tracer un trait sec parallèle au bord de la face de l’ouvrage à travailler et perpendiculaire au chan sur lequel s’appuie la face de la pièce femelle. À l’épaisseur près de la trace de la pointe, est un outil de traçage précis pour le menuisier ; permettant également d’ouvrir une fine saignée là où une mortaise sera entamée par le tranchant du bédane et au maillet ; une finition au ciseau à bois, la râpe douce et papier de verre suivra avec de multiples essais d’assemblage du tenon et de la mortaise.

Najib Jélila, Paris 2017